Fernando Pessoa

"Je ne suis personne"

avec

Zygmunt Blazynsky : Après avoir fait les conservatoires de Tournai et de Valenciennes, a longtemps joué au Théâtre Populaire des Flandres sous la direction de Cyril Robichez et au Théâtre National de Strasbourg sous la direction d’Hubert Gignoux. Après une longue période (...) Lire la biographie complète


Fernando PESSOA
(13 juin 1888 – 20 novembre 1935)

« Je ne suis personne »

Quel roman que cette vie où il ne se passe rien ! Pendant 30 ans, de son adolescence à sa mort, Pessoa ne quitte pas sa ville de Lisbonne, où il mène l’existence obscure d’un employé de bureau. Mais le 8 mars 1914 le poète de vingt-cinq ans, introverti, idéaliste, anxieux, voit surgir en lui son double antithétique, le maître « païen » Alberto Caeiro, suivi de deux disciples : Ricardo Reis, stoïcien épicurien, et Alvaro de Campos, qui se dit « sensationniste ». Un modeste gratte-papier, Bernardo Soarès, dans une prose somptueuse, tient le journal de son « intranquillité », tandis que Fernando Pessoa lui-même, utilisant le portugais où l’anglais, explore toutes sortes d’autres voies, de l’érotisme à l’ésotérisme, du lyrisme critique au nationalisme mystique.

Imaginons qu’à la même époque Valéry, Claudel, Cocteau, Gide et Apollinaire aient été un seul et même auteur, caché sous des « masques » différents : on aura une idée du mystère de cette aventure mentale dont il n’y a pas d’autre exemple dans la littérature.

Pessoa, incompris de son vivant, entassait ses manuscrits dans une malle où l’on n’a pas cessé de puiser, depuis sa mort en 1935, les fragments d’une œuvre informe, inachevée, mais d’une incomparable beauté. Enfin reconnu dans son pays et, de plus en plus, dans le monde, il repose aujourd’hui au monastère de Jeronimos près des tombeaux des deux autres héros de l’histoire portugaise, Camoes et Vasco de Gama.

Au souvenir de qui je fus, je vois un autre,

Et le passé n’est le présent qu’en la mémoire.

Qui je fus est un inconnu que j’aime,

Et qui plus est, en rêve seulement.

De nostalgie blessée mon âme se languit

Non pas de moi-même, ou du passé que je vois,

Mais de celui que j’habite

Derrière mes yeux aveugles.

Rien hormis l’instant, ne sait rien de moi.

Même mon souvenir n’est rien, et je sens bien

Que celui que je suis et ceux-là que je fus

Sont rêves différents.

Fernando Pessoa

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